Enseignements et activités culturelles en prison

Le DAEU est appelé “l’examen de la deuxième chance”. Il permet en effet à ceux qui ne sont pas titulaires du baccalauréat, quelles qu’en soient les raisons, d’obtenir son équivalent universitaire, qui  leur “confère les mêmes droits que ceux qui s’attachent au succès du baccalauréat” (article 6 du décret n°94684 du 3 août 1994 instaurant le DAEU). Comme le baccalauréat, le DAEU est un diplôme national, qui permet de s’inscrire dans un établissement d’enseignement supérieur sur tout le territoire. Il permet également de se présenter à des concours administratifs ou techniques. Enfin, il ouvre la voie à l’insertion ou à la promotion professionnelle.

A l’université Paris Cité, la SEE prépare exclusivement au DAEU mention Lettres (A).
Le DAEU s’obtient en une année seulement (renouvelable trois fois), au terme d’une formation de 12 heures hebdomadaires pendant 28 semaines.
L’examen comporte quatre épreuves écrites, qui comprennent deux matières obligatoires (français et langue vivante) et deux matières optionnelles (à choisir parmi histoire, géographie ou mathématiques).

La SEE se fait un devoir de suivre les étudiants détenus inscrits au DAEU qui ont assisté aux cours, dès lors qu’ils sont transférés ou libérés. Tous les étudiants libérés, qu’il soient franciliens ou non, peuvent passer les épreuves à l’université, aux mêmes dates que dans les établissements pénitentiaires.

Les candidats doivent avoir vingt ans au moins au 1er octobre de l’année de délivrance du diplôme et l’inscription est gratuite pour les étudiants détenus ou libérés.

En Ile de France, notre DAEU doit beaucoup à la convention de partenariat qui nous lie à l’Unité pédagogique régionale de la région pénitentiaire de Paris, et au soutien financier de la Région Ile de France

Voir la brochure du DAEU

Ce Diplôme d’Université (DU), préparé sur une année universitaire d’octobre à mai, est proposé dans les Maisons d’arrêt de La Santé et Fresnes. Le DU associe des enseignements universitaires d’introduction aux sciences humaines et sociales (Anthropologie, Économie, Géographie, Images documentaires, Lettres, Littérature, Philosophie et Cinéma, Psychologie, Sociologie) et des enseignements centrés sur des compétences généralistes (Anglais de communication, Culture générale, Informatique et culture scientifique, Techniques d’expression en français). Il répond à un double objectif de préparation à une poursuite ou reprise d’études supérieures, et de préparation à une réinsertion professionnelle.

Le prix littéraire “Esprits libres” se déroule depuis 2014 au Centre pénitentiaire sud-francilien (CPSF) de Réau. Il a été créé à l’initiative de la Section des Etudiants Empêchés de l’université Paris Cité.
Ce prix est une aventure collective. Dès sa création, il a été soutenu par la Fondation Université Paris Cité, puis à partir de 2016, par le département et la Médiathèque départementale de Seine-et-Marne, en partenariat avec le CPSF de Réau, où le prix est mis en œuvre dans le cadre des activités promues par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation de Seine-et-Marne.

Délivré par un jury mixte -fait exceptionnel en détention -, qui recrée les conditions d’une vie sociale “normale”, le Prix “Esprits libres” a été attribué  :
– en 2014 à Maylis de Kerangal pour Réparer les vivants (Verticales, 2014)
– en 2015 à Adrien Bosc pour Constellation (Stock, 2014)
– en 2016 à Isabelle Autissier pour Soudain, seuls (Stock, 2015)
– en 2017 à Frédéric Gros pour Possédées (Albin Michel, 2016)
– en 2018 à Marc Dugain pour Ils vont tuer Robert Kennedy (Gallimard, 2017)
– en 2019 à Nancy Huston pour Lèvres de pierre (Actes Sud, 2018)
– en 2022 à Marie Vingtras pour Blizzard (L’Olivier, 2021)
– en 2023 à Sandrine Collette pour On était des loups (JC Lattès, 2022)

Les six ouvrages sélectionnés par les intervenants doivent être parus entre le mois de juillet et le mois de février de l’année universitaire en cours, appartenir à la littérature francophone et relever du genre romanesque, dans son acception la plus large.

Le Prix “Esprits libres” se déroule sur huit séances, de février à juin, à raison d’une séance tous les 15 jours environ. Ce calendrier est exigeant : il demande aux jurés un effort continu pendant cinq mois – un véritable engagement.
La première séance est une rencontre entre les personnes détenues désireuses de participer au prix et l’équipe des intervenants. Ce n’est qu’à l’issue de cette réunion liminaire qu’est constitué le jury.
Le premier ouvrage à lire est remis à l’issue de la réunion inaugurale, puis le deuxième sera donné à la fin de la première séance de travail, et ainsi de suite afin que les membres du jury découvrent au fur et à mesure les différents titres sélectionnés. Il s’agit aussi de traiter les ouvrages équitablement, en accordant à chacun la même durée.
La huitième et dernière séance est consacrée à la délibération, présidée par le lauréat ou la lauréate de l’édition précédente.

La cérémonie de remise du Prix a lieu en juillet ou en septembre. Elle est pour les jurés un moment très appréciable de rencontres et de reconnaissance de la qualité du travail accompli.
Il est à noter qu’à une exception près, jamais les auteurs et autrices n’ont fait défaut, ni pour la remise du Prix, ni pour la délibération l’année suivante. Tous et toutes on dit la valeur qu’ils attachaient à ce prix et l’émotion qu’ils avaient ressentie d’avoir été choisis par ces lecteurs attentifs.