Après avoir fait une maîtrise de physique en Algérie, Imane Boucenna est arrivée en France pour faire un DEA, puis un doctorat et un post-doctorat avant d’être recrutée comme maître de conférence au laboratoire LBHP de l’université Paris Diderot. Aujourd’hui, elle a été nommée vice-doyenne en charge de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage à la Faculté des Sciences de l’université Paris Cité. Retour sur un parcours investi.
Imane Boucenna et un groupe d’alternants de la licence professionnelle Techniques Physiques des Energies
Imane, depuis quand êtes-vous en lien avec l’apprentissage ?
Déjà en poste à l’université, je suis devenue responsable pédagogique de la licence professionnelle Techniques Physiques des Energies, en co-habilitation avec l’université Paris-Saclay, entre 2010 et 2015, puis de nouveau à partir de 2021.
Votre rôle dans l’apprentissage
Pendant ces années, j’ai vraiment appris ce qu’était l’apprentissage et ai pris énormément de plaisir à travailler avec les apprentis autant qu’avec les entreprises.
Créer et/ou gérer une formation en apprentissage, c’est beaucoup de travail non seulement pour la création des programmes, mais aussi pour les recrutements, qui demandent une grande implication dans les interactions avec les CFA et les entreprises. Mais au final, c’est beaucoup de plaisir car on a un retour immédiat sur cet investissement et tout le monde est gagnant !
Pourquoi devenir vice-doyenne de la formation professionnelle et de l’apprentissage de la Faculté des Sciences ?
Quand le doyen de la Faculté des Sciences d’UPCité m’a contactée en août 2023 pour me demander si je voulais accepter le poste de vice-doyenne de la formation professionnelle et de l’apprentissage, je n’ai pas hésité une seconde ! J’avais envie de m’investir davantage pour l’apprentissage. Quand on est responsable de formation en apprentissage comme je l’ai été, on est le mieux placé pour savoir quoi et comment faire, comment développer l’apprentissage, comment soutenir nos candidats pour la recherche de contrat d’apprentissage et comment répondre aux attentes des entreprises. J’ai une grande foi en l’avenir de l’apprentissage !
Quels sont les objectifs et priorités de votre mandat ?
D’abord identifier en interne les besoins et la vision des responsables sur l’évolution de leurs formations.
Je considère que les formations en apprentissage doivent répondre au besoin du marché professionnel. C’est pourquoi elles doivent évoluer constamment. Si la formation n’a plus de public ni en candidatures, ni en entreprise, il faut se demander pourquoi et réajuster les programmes. Il est également nécessaire de mener des actions de veille et des études de marché qui permettront d’ouvrir de nouvelles formations ciblées et adaptées au marché.
Mon deuxième objectif découle directement de cet état des lieux : nous améliorer sur l’accompagnement des composantes pour faire évoluer les formations existantes, en créer de nouvelles selon les besoins du marché de l’emploi, et motiver les responsables de formation pour qu’ils s’investissent de plus en plus dans des formations en apprentissage.
Enfin, mon troisième objectif est de trouver le meilleur moyen de communiquer vers les candidats et mettre en avant la/les valeurs ajoutée(s) de la Faculté des Sciences UPCité pour l’apprentissage.
Pour ce faire, je souhaite organiser cette année un forum de l’apprentissage pour communiquer au niveau de l’université et vers l’extérieur sur nos formations en apprentissage, en collaboration avec les deux autres facultés d’UPCité et les CFA. Ce forum évoluera au fil des années en associant les entreprises qui nous soutiennent. Je souhaite aussi mettre en place un incubateur d’idées sur l’apprentissage, y convier les enseignants, les CFA et les entreprises partenaires.
La labellisation entreprise
Un autre volet à développer serait la labellisation entreprise. Par exemple, ma formation est labellisée EDF. Ce label correspond à des bourses pour les apprentis, mais aussi à une visibilité. Les candidats peuvent ainsi mettre dans leurs lettres de motivation qu’ils candidatent pour telle formation labellisée.
Si on peut mettre cela en place pour plusieurs formations au niveau des facultés, et que les entreprises soutiennent nos formations de manière ouverte et ciblée, ce sera un partenariat positif pour les entreprises, les formations UPCité et les candidats.
Comment voyez-vous l’évolution de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur, mais également pour les entreprises dans les années à venir ?
Je trouve que l’apprentissage est vraiment une excellente opportunité pour beaucoup de jeunes et c’est à mon avis le rôle des universités de leur offrir ce mode d’insertion professionnelle. Je me dis aussi que ce serait dommage que ça s’arrête faute de soutien politique à plus haut niveau et des financements associés.
Mes échanges avec les entreprises partenaires me confortent dans l’idée qu’elles soutiennent cette voie. L’apprentissage, c’est beaucoup d’investissement pour les entreprises parce qu’elles doivent associer à chaque apprenti un maître d’apprentissage. Mais si ce maître d’apprentissage a compris l’importance de son rôle, il apprend et évolue en même temps que son apprenti parce que c’est aussi une expérience humaine.
Que ce soit pour l’enseignant universitaire ou pour le maître d’apprentissage, former un apprenti est quelque chose qui marque. On s’enrichit en même temps qu’on forme !
Pour l’enseignant, autant que l’alternant ou l’entreprise, l’alternance est un combo gagnant/gagnant !
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